Douro

Cependant, comme le projet des vins non fortifiés est assez jeune, les amateurs ont de quoi s'amuser. De nouveaux vins passionnants sont ajoutés à chaque récolte, et la richesse apparemment infinie du Douro - tant en termes de cépages que de variation du sol et du climat - signifie que cela ne s'arrêtera pas de sitôt.

Localisation

L'AOC Douro coïncide avec la zone de production de Porto et s'étend au nord et au sud du Douro et de certains affluents. Les vignobles commencent juste à l'ouest de la ville de Regua et s'étendent jusqu'à la frontière espagnole à l'est. Ils sont protégés des vents frais et humides de l'Atlantique par une chaîne de montagnes. Les hivers sont froids et les étés sont très chauds et secs. La chaleur rend les pentes sud idéales pour la production de porto. Pour les vins, les gens recherchent de plus en plus les flancs nord ou se concentrent sur les plus hautes altitudes.

L'histoire (récente)

Bien avant que le marquis de Pombal ne fixe les premières règles de production du porto en 1756, on produisait déjà du vin dans le Douro. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, sous l'impulsion d'un accord commercial avec les Britanniques (le traité de Methuen), que ce vin a été expédié en masse en Angleterre et que l'on a découvert que l'ajout d'alcool le rendait plus résistant au transport par bateau. C'est ainsi que le "porto" est né et que, systématiquement, presque tous les vins du Douro ont été fortifiés à partir de ce moment-là.

L'énorme succès du porto a fait que personne ne s'est intéressé à la variété non fortifiée. Cela n'a changé qu'au milieu du XXe siècle, lorsque le vigneron Fernando Nicolau de Almeida a créé sa première Barca Velha en 1952. Il est employé par la maison de porto Ferreira et, après une visite à Bordeaux, il parvient à convaincre son employeur de se lancer dans un nouveau projet ambitieux. Nicolau de Almeida était convaincu qu'il pouvait faire un vin dans le Douro au plus haut niveau. En 1952, les premiers raisins sont récoltés à cette fin et, quatre ans plus tard, la première Barca Velha apparaît sur le marché. En un rien de temps, le vin a été reconnu comme très spécial et allait inspirer d'autres initiatives.

À partir des années 1980, de nouveaux producteurs sont entrés en scène. En 1990, Dirk Niepoort, qui vient de reprendre le port éponyme de son père, produit son premier Robustus. L'initiative de Niepoort est loin d'être la seule qui mérite d'être mentionnée, mais dans les années suivantes, il jouera un rôle très décisif. Non seulement il produira lui-même de plus en plus de vins rouges, puis de vins blancs dans le Douro, mais il entraînera dans son sillage toute une génération de nouveaux vignerons.

Lorsque nous sommes nous-mêmes arrivés dans le Douro en 2000, c'était une période très excitante. De jeunes vignerons surgissaient partout. Ils ont décidé d'arrêter de vendre les raisins des vignobles familiaux aux producteurs de vin de Porto et d'en faire leur propre vin. De nouveaux vins ont donc été ajoutés année après année.

En l'absence de tradition, il y a eu beaucoup d'expérimentation. L'esprit de l'époque était bon aussi, car en même temps il y avait une atmosphère d'innovation en Italie, en Espagne, dans le sud de la France, ..... Tout n'a pas été un succès immédiat, mais un certain nombre de bouteilles des années pionnières témoignent encore aujourd'hui du potentiel que Nicolau de Almeida a vu pour sa Barca Velha il y a plus d'un demi-siècle.

Aujourd'hui, les viticulteurs du Douro ont acquis l'expérience nécessaire en matière de récolte, ont adopté et, pour la plupart, renoncé à l'utilisation excessive de barriques neuves en bois, comme leurs homologues du reste du monde. Poussés par des journalistes tels que Robert Parker, ils ont recherché la puissance et la concentration pour aboutir généralement à un style de vin plus raffiné et plus léger. De nouvelles techniques ont été testées dans la cave. Les meilleures innovations, comme l'utilisation de l'inox et le contrôle de la température par ordinateur, sont devenues monnaie courante. Mais dans le même temps, les anciennes traditions telles que la fermentation dans des cuves de granit ouvertes ont été maintenues.

Les ingrédients de rêve pour une recette de haut niveau

À chaque récolte, la connaissance des vignobles s'accroît. En tant que viticulteur dans le Douro, vous n'avez pas la tâche facile à cet égard. 300 ans de production de vin de Porto ont laissé un immense patchwork de vignobles. Aujourd'hui, il existe pas moins de 80 cépages différents

au sein de l'AOC Douro. La plupart d'entre eux sont autochtones. Dans les plantations récentes, une poignée de variétés recommandées (Touriga Nacional, Touriga Franca, Tinta Roriz, ...) ont souvent été choisies au cours des 15 dernières années, mais certains producteurs essaient encore de maintenir la variété trouvée dans les anciens vignobles. C'est là que se trouve la plantation mixte où jusqu'à 30 variétés différentes sont plantées de manière interchangeable. Les différentes périodes de maturation qui en découlent ne facilitent pas la gestion du vignoble, mais cette diversité semble profiter à la complexité des vins.

Le paysage du Douro est particulièrement irrégulier en raison de l'activité géologique. L'ardoise domine le sol, mais le granit prend le dessus sur les bords et en altitude. Les différences d'altitude sont considérables. On y trouve des vignobles jusqu'à 800 m d'altitude. Cela a un impact important sur la température qui y règne et donc sur la vitesse de maturation des raisins. Trois grandes sous-régions sont reconnues (Baixa Corgo, Cima Corgo et Douro Superior), chacune ayant ses propres caractéristiques climatiques.

Tout cela donne un grand nombre de variables qui peuvent être combinées. Par conséquent, des vins aux caractères très différents sont produits dans le Douro.

Cette variété de saveurs et de styles augmentera avec l'expérience de chaque nouvelle récolte. Ainsi, pour l'amateur de vin aventureux, il y a toujours quelque chose de nouveau à trouver.